Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/176

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Et souvent comme lui recueillais, loin des nues,
La perle, pur trésor, des choses inconnues.

Là, sur le cintre obscur, Zodiaque incrusté,
Où depuis neuf mille ans le temps s’est arrêté ;
Là, sur le granit rouge aux profondes spirales,
Des âges disparus archives sépulcrales,
J’étudiais ces noms et ces signes sacrés,
De la langue des dieux alphabets ignorés.
Devant un avenir tout prêt à disparaître,
Les temps passés m’étaient révélés par mon maître.
Il parle, et sous mes yeux dépouillés de bandeau
Du drame primitif soulève le rideau :
Je vois, dans un lointain que sa nuit nous dérobe,
Fuir les Titans le long des arêtes du globe,
Et dans le vieux Liban ou les monts chaldéens,
Tailler pour leurs Balbeks des blocs cyclopéens.
Je vois au loin jaillir les entrailles brillantes
Du volcan où tomba le monde des Atlantes ;
Bactres, ruche de marbre et dont le vaste sein,
Des peuples d’Orient laisse envoler l’essaim.
J’aperçois l’homme, avant le temps des Zoroastres,
Puisant partout des dieux dans les flammes des astres.
Son cœur s’épanouit à leurs rayons joyeux ;
Mais le déluge vint passer sur nos aïeux,
Et depuis ce moment, heure en terreurs féconde,
Le froid de l’Océan glaça l’âme du monde.
Les expiations commencèrent leur deuil,
Toute joie en nos cœurs posa sur un écueil.

J’évoque avidement sous mon regard habile
L’Inde comme ses dieux sur sa base immobile.