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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/177

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Je vois le Nil avec ses inondations
D’Axum à Tintyra semer les nations ;
Et portés sur ses flots, les empires descendre
Vers la rive où plus tard vint bâtir Alexandre.
O souvenirs du sphinx, mystères grands et beaux !!!
L’Égypte, à sa naissance, est pleine de tombeaux.
Les Pharaons, ainsi que leur Nil dans sa course,
Débordant sur le monde en lui cachant leur source,
Lui versent de leurs arts le tribut abondant ;
Leur dieu-soleil, de loin, éclaire l’Occident.
Ce dieu générateur, qui, fidèle à son œuvre,
De Typhon renaissant écrase la couleuvre ;
Ce dieu qui, dans Karnack, croit soumettre à sa loi
Des siècles passagers l’indestructible foi :
Tandis que des Indous la sagesse profonde
Dans la bouche de Kneph adore l’œuf du monde,
Et que la race jaune encor n’a point trahi
Son singe-dieu, tombé des grands monts Altaï.

A ses temps fabuleux Cécrops m’invite à croire.
Le symbole est partout frère aîné de l’histoire !
Partout l’allégorie, aux voiles transparents,
A conduit par la main ses Alcides errants.
Pour régler les États, vastes hiérarchies,
Sept rois fictifs, au seuil des vieilles monarchies,
M’apparaissent de loin, législateurs pieux,
Et sculptent l’avenir sous le ciseau des dieux.

Je vois dans leur grandeur surgir la Grèce et Rome.
Un jour, on réunit ces deux phases de l’homme,
La lumière et la force, afin que leur hymen
Jusqu’au niveau des dieux portât le genre humain ;