Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/201

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Ils ont dit : — Sois chrétien ; le fleuve du baptême
Loin des fronts qu’il inonde emporte l’anathème. —
Et j’ai courbé la tête en souriant…….. Jésus
Dans la paix du bercail compte un agneau de plus !!

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Aimer, aimer ce mot de l’extase divine,
Est-il vrai qu’à ses pieds mon âme le devine ?
Est-il vrai que sa voix, et d’amante et de sœur,
A la langue du ciel donne tant de douceur ?
Que ce ciel inconnu que sa voix me révèle,
Quand elle y régnera, deviendra beau comme elle ?
Que je pourrai, près d’elle, et par elle appelé,
Suivre un rêve d’amour sous son vol étoile ;
Et voir ma Sémida, dans sa toute-puissance,
Couvrir Idaméel d’un manteau d’innocence ?
Idaméel !… C’est moi, moi le maudit… Oh ! non,
Je ne suis plus maudit, puisqu’elle sait mon nom ;
Puisqu’elle veut que j’aime aussi le Dieu qu’elle aime !
Je dois servir ce Dieu dont son cœur est l’emblème,
Oui, je dois l’adorer comme elle, à deux genoux,
Et voir son paradis se refermer sur nous,
Et sentir dans mon sein, inondé de tendresse,
D’un hymen éternel l’angélique caresse ;
Puiser aux voluptés où sa jeune Ame dort,
Comme l’abeille blonde au fond de son miel d’or.
Je veux prier avec sa voix ardente et calme,
Allumer de mou souffle un rayon de sa palme ;
Rien qu’en baisant son front m’inspirer de sa foi,
Être tout à son Dieu ! Mais peut-elle être à moi ?…