Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Pour visiter les nuits que je passe en priant.
« — Éloïm !….—Il m’a dit : « Vous êtes sous ma garde,
« Je marche à vos côtés pour que Dieu vous regarde ;
« De ce globe fragile il a compté les jours !
« Vivez dans l’air du ciel, et vous vivrez toujours. »
« Que son œil a d’éclairs ! et qu’à demi voilée
« M’éblouissait encor sa splendeur étoilée !
« Oh ! quel front devant lui ne serait consumé,
« S’il se montrait h nous de tous ses feux armé !!!
« —Et vers son maître un jour vous monterez ensemble ;
« Votre ange, Sémida, sans doute vous ressemble ?
« — Depuis qu’à ma faiblesse il offre son appui,
« Je ne sais si mon âme est belle comme lui.
« — Éloïm vous instruit, dernière fille d’Eve ;
« Comme elle a commencé, notre histoire s’achève !
« — Eve n’eût pas perdu l’ineffable jardin,
« Si l’ange avait été son seul maître en Éden.
« Mais puisque Éloïm m’aime, à vous il s’intéresse ;
« Priez qu’à vos regards un jour il apparaisse.
« Éloïm !!! Éloïm !!! »… Et ce nom cependant
Pénétrait dans mon cœur ainsi qu’un glaive ardent.

*


Sémida ! rayonnante et chaste créature !
Dernier gage d’amour que porte la nature ;
Sous les neiges d’Arar belle fleur de Sâron ;
Rêve dont l’aile rose a rafraîchi mon front !….
Et je l’aime… et j’entends son regard me répondre,
Et sous ce long regard je sens mon cœur se fondre..