Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/244

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Je repars, et bientôt franchis d’un vol oblique
Le sol vitrifié des déserts de l’Afrique ;
De l’Afrique autrefois négresse aux blanches dents,
Rugissante d’amour sur ses sables ardents : ;
Qui, trop près du foyer de la force expansive,
Étalant les désirs de sa lèvre massive,
Faisait de son front bas, de sueur humecté,
Le trône tout charnel de l’animalité !
Ébauche où la nature, en ses erreurs insignes,
N’a point de l’âme humaine élaboré les signes ;
Mais que dédommageait, par ses brutaux élans,
La vie impétueuse allumée à ses flancs !
Mère des forts lions, désaltérés comme elle
Aux laves qui tombaient de sa noire mamelle ;
Lascive et pantelante, et dans sa nudité
Maudissant le soleil qui lui prit sa beauté,
Le soleil, quelquefois funeste à sa famille,
Saturne étincelant qui dévorait sa fille !!!

D’un ciel plus indulgent j’abriterai ton front ;
Sur des rameaux plus frais tes beaux jours fleuriront,
Vaste Afrique ! c’est moi, moi prince des prophètes,
Moi, qui viens corriger les erreurs qu’on a faites
En versant autrefois, des cités aux hameaux,
Le vase aléatoire et des biens et des maux.
Je suis Idaméel ! .. Et coupant le tropique,
Je vis fuir sous mon œil la chaîne éthiopique :