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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/305

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Autour de moi longtemps leurs flots croissent et roulent ;
Les monts déracinés en nations s’écroulent.
Comme on vit autrefois le déluge puissant,
De sommets en sommets monter intumescent,
Au-dessus des rochers et des plus vastes dômes
La résurrection lance ses vagues d’hommes ;
Et réserve déjà pour son calice amer,
L’écume des forfaits qu’agite cette mer.
Sous mon regard de roi quelle profonde étude !
Que de sujets futurs dans cette multitude
Où chaque Oreste vient dénouer, blasphémant,
Sa grande trilogie au pied du jugement !!!
La trompe d’airain tonne au souffle de l’archange ;
Spectacle qu’entrevit l’âme de Michel-Ange.
Et l’artiste était là… génie humilié ;
Car sur sa toile ardente il m’avait oublié.

Adieu, soleil… ma main n’a pu, sous tant d’orages,
Grossir d’un grain de plus le sablier des âges ;
La mort vient se coucher sur ton disque en lambeaux,
L’orbe des jours fait place aux cycles du chaos.
Adieu ! soleil !… adieu… la nuit s’approche immense !
C’est ton éternité de néant qui commence !…
Mais moi, d’autres destins me sont encore offerts :
Je me réveillerai demain roi des enfers !!!


FIN DES TABLES D’AIRAIN D’IDAMÉEL