Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/320

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« Et de l’humanité grossissant les douleurs,
« Retourna le fumier de ce grand Job en pleurs.
« Comme on voit le naufrage aux lueurs du tonnerre,
« Sa clarté n’éclaira que les maux de la terre !
« Levons-nous, vengeons-nous du présent, du passé ;
« Achevons un combat par Satan commencé.
« Je l’ai vaincu lui-même ; et son trône en ruine,
« Marchepied pour atteindre à la cité divine,
« Présage à nos efforts un triomphe éclatant.
« Oui, je renverserai ce qu’ébranla Satan,
« Et l’enfer fera voir, à cette grande marque,
« Qu’il a changé de glaive en changeant de monarque. »

L’être encore sans nom se lève, et son accent
Des maudits subjugués couvre l’orgueil croissant ;
Et nul de son discours n’ose couper la trame :
Triple filet autour des révoltes de l’âme,
Dont chaque maille presse, afin de l’étouffer,
L’un des forfaits vivants dont il vient triompher.
« Tu dis : Il est un Dieu, mot puissant, mot sublime,
« Qui peut de ses clartés illuminer l’abîme !
« Contre l’athée impur tu lui sers de témoin ;
« Du cœur qui sait son nom, Dieu n’est jamais bien loin !
« Je te vois cependant sous sa main te débattre ;
« Moi, je veux le juger avant de le combattre.
« Suis-moi ; par la pensée escaladons son ciel ;
« Faisons de ton orgueil une tour de Babel,
« Et montons, et des temps franchissons la distance.
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« Jéhova seul était, il était l’existence,
« Jouissant de lui-même et de sa trinité,