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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/323

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« Fit de sa croix un sceptre à l’expiation.
« Il vint, il éteignit, brisant l’arrêt sévère,
« Les foudres de Sina sous le sang du Calvaire ;
« Du gouffre aux feux impurs où Satan se perdit
« Le mal était monté, Jésus-Christ descendit.
« Il vint, sans que ce mal ou le dompte ou l’effraie,
« S’incarner en triomphe au fond de chaque plaie :
« Des fausses voluptés puissant contre-poison,
« Souffle épurant une âme à chaque exhalaison ;
« Aromate, sans qui tombaient en pourriture
« Les membres mutilés de l’humaine nature ;
« Feu sacré, feu vivant, que la grâce allumait,
« Prenant tous les tourments des cœurs qu’il consumait,
« Afin que, dévoré jusque dans ses racines,
« Le mal s’évaporât en souffrances divines,
« Afin que le Sauveur, dans son ascension,
« Imprimât son élan à la création ;
« Et que pour l’épurer, de parcelle en parcelle,
« Sa clarté rayonnât dans l’âme universelle !!! !

« Tu te plains de la vie, inextinguible feu ;
« Ta poussière se plaint d’avoir réfléchi Dieu !
« Tu viens lui reprocher, te posant en victime,
« Le désespoir, épi qui germait dans le crime ;
« Et quand dans son amour tu vivais abîmé,
« Tu lui dis en fureur : — Te ne m’as pas aimé !!! —
« Ces griefs dont l’enfer admire l’énergie,
« Job les énuméra dans sa grande élégie ;
« Et depuis sept mille ans, sophisme suborneur,
« On les a vus crouler sous la voix du Seigneur.
« Pourquoi renouveler cette inégale lutte ?
« L’esprit n’a blasphémé que du fond sa chute !