Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/324

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« Et toujours la vertu, calme en l’adversité,
« Ressemblait au bonheur par quelque grand côté !!!
« Le monde n’était pas ce que tu semblés croire,
« L’homme, ce dieu tombé, n’y manquait point de gloire,
« Et son premier Eden, dévasté sous ses pas,
« Gardait de beaux débris dont tu ne parles pas.
« Idaméel ! Pourquoi ce déni de louanges ?
« Sa ruine imposante étonnait les archanges !
« On lisait sa grandeur jusque dans ses revers ;
« Ses Newton lui levaient les plans de l’univers ;
« Ainsi que dans l’espace infini, sa conquête,’
« Les globes mesurés circulaient dans sa tête ;
« La foudre analysée en ses mains sommeillait ;
« Près du Verbe divin sa parole brillait.
« Féconde intelligence, abeille préparée
« Pour extraire le miel de la fleur incréée,
« Il retrempait son vol de clartés eu clartés.
« La terre avait pour lui ses immortalités.
« Il savait, il savait du Créateur suprême
« Ce qu’on en peut savoir sans être Dieu soi-même !
« A peine un dernier voile étendu sur les cieux
« Cachait leur sanctuaire à l’éclair de ses yeux ;
« Et ce voile, cette ombre entre eux et lui placée,
« Cette ombre inaccessible au vol de la pensée,
« N’avait pas de secrets lointains que ne surprît
« La foi, rayon du cœur plus vivant que l’esprit !
« La prière y montait, feu qui réconcilie.
« Chaque âme en oraison avait son char d’Élie !
« Mais tu n’eus pas le tien, et comme un dard vainqueur,
« Ta parole toujours blessa le Christ au cœur.
« Quoi ! tu ne compris pas la foi, chaste héritage ;
« Flambeau qui du péché combattait le nuage ?