Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/337

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SÉMIDA.

(Assise sous un palmier du Paradis.)


« O ma viole ! pourquoi, ma douce viole aimante,
Vous taire sur mon cœur, de tristesse dormante ?
J’appelle en vain votre âme, et l’hymne commencé
Expire en votre sein comme un cygne Liesse !
De lilas couronnée, et si jeune, et bénie,
Pourquoi me refuser vos baisers d’harmonie
Et vous cacher ainsi sous mes cheveux ?


LA VIOLE CÉLESTE.


Pourquoi ?
Regardez Madeleine aussi triste que moi.
Christ est absent, et moi, comme la fleur des plaines
En l’absence du jour je retiens mes haleines.
Et je le redemande, et j’espère, et j’attends,
Et j’attends, pour chanter, la vie et le printemps.
Et veuve, et de lilas tristement couronnée,
Je referme en pleurant l’âme qu’il m’a donnée.