Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/349

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Chaque pas est marqué par l’adieu d’une étoile.
A peine on voit, ainsi qu’une veuve au long voile,
Quelque pâle comète, astre au vol incertain,
Passer entre les cieux et le chaos lointain.


MÉHALA.


« J’ai froid !… du jour, de l’air, les anges, la patrie !
Allons prier, ma mère, au palais de Marie.
Viens.


SÉMIDA.


               Entends loin de nous une voix t’appeler,
Ma mère, viens toujours, viens, allons consoler !


MÉHALA.


Moi, je veux retourner où le Seigneur habite. »

*


Et du côté des cieux son vol la précipite.
Loin d’Eve et Sémida qui, dans un air moins bleu,
S’éloignent, en priant, des ouvrages de Dieu ;
Et qui ne savent pas si sur leur front modeste
Reste assez de blaucheur pour la maison céleste.


EVE.


« Je n’entends, sous nos pieds, aucun gémissement.


SÉMIDA.


Non, nous sommes encor trop près du firmament.