Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/351

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deux,
Et l’astre et Sémida se regardent tous deux.

SÉMIDA.


« O toi ! des mains de Dieu lointaine créature,
Où vas-tu, soleil sombre, avec ta chevelure !


ÉLOÏM, se dévoilant.


Et toi, ma jeune étoile, à la nuit souriant,
Pourquoi donc brilles-tu si loin de l’Orient
Et si près du chaos, que ta blanche auréole
En est pâle à ton front ?


SÉMIDA.


                                         Mon ange avec moi vole,
Je ne suis donc pas seule, ô bel ange gardien !
Sous tes ailes de feu tu me cacheras bien.


ÉLOÏM.


Je viens te sauver, toi qu’un songe m’a ravie,
Sémida, te sauver, car j’ai gardé ta vie
Et ta paix dans le ciel, bandeau de diamant,
Trempé d’extase sainte et de ravissement.
Tous tes trésors de joie, innocente merveille,
Pour te les conserver, enfant, je prie et veille.
Le bon ange, vois-tu, prie et veille sans fin,
Quand Dieu lui dit : « Cette âme est à toi, séraphin,
« A toi… sous tes regards qu’elle s’épanouisse,
« Que ta création moi-même m’éblouisse !
« Garde cette colombe ainsi qu’un oiseleur ;
« Mets une perle au fond de cette belle fleur,
« Une perle visible, et sous tes mains modestes
« Que cet arbre émondé n’ait que des fruits célestes !