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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/361

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Quand si près de ma nuit ta comète t’apporte ?
Il va venir peut-être, et moi je l’attendrai ;
Parce que tu l’aimas, je l’anéantirai.


SÉMIDA.


Ce n’est pas mon amant, c’est mon ange.


IDAMÉEL.


                                                                    Mensonges !
Pièges profanateurs où se prenaient mes songes !!
Ta mort me réveilla, je n’aime plus enfin.
Amante agenouillée aux pieds d’un séraphin,
J’ai de ma royauté séparé ton naufrage ;
Au creuset des enfers j’ai passé ton image.
De tous mes souvenirs l’or le plus épuré,
Mes regrets, mes transports, il n’est rien demeuré !!!
O femmes ! sous nos pas embûche si profonde,
Flot le plus orageux de l’océan du monde,
Pour vous livrer son sort qu’il faut être insensé !
Le désespoir habite où la femme a passé.
Artisans de malheur entre tout ce qu’on aime,
De la déception votre charme est l’emblème,
Et votre doux regard, sur nos fronts arrêté,
Est déjà le rayon de l’infidélité.
A tout rêve nouveau vous vous laissez conduire ;
Autant que le démon l’ange peut vous séduire.
Vos regrets n’ont qu’une heure. On voit briller les pleurs
Moins longtemps à vos yeux que la rosée aux fleurs ;
En vain à consoler la pitié vous invite,
Près des grands devoûments vos pieds froids passent vite !
Sœurs de l’ingratitude et reines de l’oubli,
Vos cœurs dans la constance ont toujours défailli !