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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/382

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« Achève d’entourer l’holocauste céleste,
« Et du Dieu défaillant consume ce qui reste,
« Et ne me laisse pas un instant ralentir,
« Pour respirer en toi, ma course de martyr.

« Quand la terre voguait encore,
« Comme un navire oriental,
« Tu trempais des feux de l’aurore
« La perle sous le flot natal.
« Seigneur, tu gardais sous ton aile
« Ceux que ton souffle avait bénis :
« Le lys blanc, des fleurs la plus belle,
« Les cœurs priant dans la chapelle,
« Les oiseaux priant dans leurs nids.

« Et j’avais des âmes fidèles
« Qui suivaient ma trace en tout temps,
« Comme de douces hirondelles
« Le vol radieux du printemps.
« La plaine exhalait mes louanges
« Sous les vents parfumés de miel ;
« Et ceux qui regardent les anges,
« Venaient lire en lettres étranges
« Mon nom dans les pages du Ciel.

« Enfant, j’avais des tabernacles,
« Où tout un peuple réuni
« Respirait l’air pur des miracles,
« Avant le miracle infini.
« Dans les délices de ton onde
« J’abreuvais le pâtre et le roi ;
« Et je balançais sur le monde