Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/425

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Chancellent Ténériffe et les rocs de Ternate.)
On voit s’entre-choquer aux cintres de l’enfer
Leurs colonnes portant des éléphants de fer ;
Et sur les bas-reliefs, les rouges architraves,
Leurs aqueducs rompus laissent couler des laves ;
Et d’un pied basaltique affaissant les vieux monts,
Elles suivent de loin la course des démons.



Le Christ gravit toujours l’infernale colline.
Ainsi l’humanité sous son bandeau d’épine,
Noyée à chaque pas dans le torrent de pleurs
Qui surgit tout à coup du gouffre de douleurs,
Passe…. Au lieu de serpents, ses crimes pour entraves
De leurs nœuds venimeux pressent ses pieds esclaves ;
Et depuis le berceau le dard des passions
La déchire bien plus qu’un fouet de scorpions.
La triste flagellée, éternisant la lutte,
A son calvaire aussi monte de chute en chute ;
Tantôt les yeux au ciel, tantôt avec fureur
Croisant, pour le briser, ses deux bras sur son cœur,
Elle s’écrie : — O père !!! — et le juge en silence
La regarde marcher, la main sur sa balance.

La victime s’arrête, et pose au Golgotha
La croix qui doit porter le Dieu qui la porta.
On prend, pour l’y clouer, quatre clous déicides
Qu’on arrache du cœur de quatre parricides ;
Et bientôt les démons, sous le gibet ployés,
Pour dresser le supplice à grand bruit relayés.
Tendent leurs mille bras… Venez, sombres manœuvres,