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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/446

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                                                      Et les mains des archanges
A ce cri répété par toutes leurs phalanges,
Ne peuvent retenir les soleils emportés
Qui, fendant le chaos de leurs vives clartés,
Tressaillant de douleur, d’espoir et de prière,
Du Golgotha plaintif vont baiser la poussière ;
Et remontant après jusqu’au bandeau sauveur,
Brillent à chaque épine en fleuron de splendeur.
Ils font avec le Christ échange de lumière,
Ils éclairent le sang, et le sang les éclaire.
Tout reluit aux enfers !… et des grands chefs hagards
Cet amas de soleils a changé les regards :
De leurs yeux dessillés tombe leur nuit horrible,
Il apparaît alors dans sa douleur terrible,
Pour effrayer le crime et servir le remord,
Le groupe, armé de deuil, des anges de la mort !
Il apparaît, planant sur la croix colossale,
Gonflant à chaque cri sa plume triomphale,
Le grand aigle de Jean, qui vers les saints parvis,
S’apprête à devancer la victoire du fils.
Et Gabriel lui-même apparaît magnifique,
A la droite du Christ, ménestrel séraphique,
Retenant dans son sein l’hymne près d’éclater,
Adorant le combat avant de le chanter !!!
Les chefs des réprouvés, vaincus à ce spectacle,
Ne reconnaissent plus leur impur habitacle ;
Eux, comme Gabriel, archanges autrefois,
Ou fils de l’homme, ainsi que le Dieu de la croix !
Ils contemplent à nu, dans sa lutte infinie,
Le champion divin de l’éternelle vie ;
Ils contemplent à nu le gigantesque effort
D’Idaméel s’armant des restes de la mort,