Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/478

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De la création la plus vaste moitié,
Cette mauvaise part de l’archange rebelle,
Retrempée à sa source en sort pure comme elle :
Elle brille et renaît pour un bonheur sans fin.
L’ange tombé reprend les traits du séraphin ;
La grâce a sur son front dévoré l’anathème.
O famille nouvelle et cependant la même !
Miracle du Dieu fort au Calvaire ajouté ;
Miracle qui remplit toute la trinité !!!
Un monde n’était plus, un monde recommence.
Blanchi, transfiguré dans ce creuset immense,
Dans cet éclair sauveur, inextinguible feu,
L’enfer en ciel brillant jaillit du cœur de Dieu ;
De ce sein créateur que tant d’amour sillonne,
Gouffre où la vie en feu dans tous ses flots bouillonne,
Agitant l’infini comme un flux et reflux,
Orage rédempteur d’archanges et d’élus !!!
Il s’étend, il s’accroît, il jaillit, il s’épanche.
Les splendeurs, s’entourant d’une auréole blanche,
Semblables aux lueurs dont l’aurore en naissant
Effleure le coteau de neige éblouissant ;
Les trônes, déployant leur royauté suprême.,
Puissants et grands encore à côté de Dieu même ;
Les chérubins guerriers, sentinelles des cieux,
Qui rallument leur glaive à l’éclair de leurs yeux ;
Les vertus, écartant leur manteau d’hyacinthe
Pour laisser voir leur cœur, miroir de la loi sainte ;
Et les beaux séraphins, en triomphe élancés,
Que le cygne éternel dans ses chants a bercés ;
Rois de la grande lyre, anges de poésie,
Ouvrant pour Jéhova leurs lèvres d’ambroisie :
Tout ce peuple d’esprits, ardent, illimité,