Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/479

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Ce mystique univers delà mort racheté ; .
Tous ces nouveaux enfants de la vie éternelle,
Dans l’azur incréé fiers de baigner leur aile,
Reconnus par l’amour, par l’extase applaudis,
Nouant d’autres hymens dans les cieux agrandis ;
Et louant le Seigneur, et sortis de ses flammes,
Et sur un même autel brûlant toutes leurs âmes,
Autour, du saint des saints volent étincelants :
Comme autour d’un flambeau des phalènes brillants,
Comme une vision douce et blanche se lève
Sur le sommeil fleuri d’un bel enfant qui rêve ;
Comme autour de l’amra, jeune arbre au fruit vermeil,
L’amoureux colibri vole en cercle au soleil,
Enlace chaque fleur du réseau d’étincelles,
Qu’allument en passant les joyaux de ses ailes,
Ou semble s’endormir transparent, et fixé
Dans un rayon du jour par son vol éclipsé.

C’en est fait, le triomphe a remplacé la lutte.
Des générations le fleuve, dans sa chute,
Jusqu’au gouffre éternel roula précipité :
Des générations le fleuve est remonté !!!
Tel, tombé de si haut dans l’abîme qui fume,
Tout le Niagara remonte en ciel d’écume ;
Il échappe à la nuit qui vient de l’absorber,
Il remonte plus grand qu’on ne l’a vu tomber.
Prismes superposés, vaste amas de mirages,
Joignant le gouffre aux cieux et la roche aux nuages ;
Babel de visions dont se peuplent les airs ;
Brouillards dont la lumière a fait un univers.
L’œil compte, en poursuivant les radieux fantômes,
Autant de diamants que le fleuve a d’atomes.
Dans l’éblouissement de ces rayons épars,