Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/487

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Pour miracle plus grand mon cœur ressuscité ! »



Et le cinquième ciel, sur la route bénie,
Ouvrait au (ils vainqueur sa sphère d’harmonie.
Où, comme sept esprits de Dieu même exhalés,
Flottent dans leur berceau les chœurs des sons ailés :
Coupole qui frémit radieuse et chantante ;
Cloche infinie, aux mains du Seigneur palpitante ;
Orgue que font vibrer les souffles tout-puissants ; -
Comme, aux nuits de Noël, chante à travers l’encens
Ce grand dôme, moins près des humains que de l’ange,
Qu’à la hauteur de Rome éleva Michel-Ange.
Et l’amante, bercée en son enchantement,
Sur les prés embaumés qu’inondent mollement
Les fleurs de l’ibéride et de la blanche vigne,
Neige du Paradis où dort son vol de cygne ;
L’amante de sa voix vient unir la douceur
Au chant des séraphins qui lui disent : — Ma sœur ! —


MADELEINE.


« Gloire ! et que du combat notre hymne te repose !
Ta bien-aimée attend, viens, tu l’admireras ;
Viens, nous parfumerons d’amour tes pieds de rose,
Et sur le cœur qui veille, agneau, tu dormiras.
Ton front est sorti blanc et vermeil de l’épreuve.
Dénouant à genoux sa ceinture de veuve,
Jérusalem se baigne en des flots de fraîcheur ;
Enlace à ses cheveux la perle immaculée,
Et dans la céleste vallée,
Jette à tes lys en deuil des soleils de blancheur. »