Aller au contenu

Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/488

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




Et le Christ, à plein vol, au sixième ciel passe.
L’hymne de Madeleine a brillé dans l’espace,
Reflet mystérieux du regard bien-aimé,
Plus que les Chérubins du cortège enflammé.
Chaque âme a son accord, chaque cri son extase ;
Tout pleur sort diamant de l’amour qui l’embrase.
Salut, Emmanuel ! Emmanuel ! printemps
De l’année éternelle aux parvis éclatants ;
Tout l’Eden, effeuillant ses mystiques corbeilles,
Comme un bel arbre en fleurs sur un essaim d’abeilles,
Répète Emmanuel ! avec tes chants d’amour,
Des délices du ciel ce grand nom fait le tour !
S’illumine en passant des feux de l’auréole,
Comme, sous un éclair, un jeune aigle qui vole ;
Et de ce vol immense, arc-en-ciel triomphal,
Couvre l’arche, voguant sur la mer de cristal.
A travers les palmiers consacrés aux prophètes,
A travers tous les chœurs des immortelles fêtes,
De phalange en phalange et d’autel en autel,
L’immensité répond au nom d’Emmanuel.
Il éclate adoré de lumière en lumière :
Ame des encensoirs où flotte la prière,
Chanté sur le kinnor, jeté de ciel en ciel,
Des clairons de l’archange aux sept voix du Nébel ;
Nom toujours plus sacré, nom toujours plus sublime.
De la crèche à la croix, de la croix à l’abîme,
Et de l’abîme au saint des saints, où son essor
A chaque ascension rapporte un monde encor.
Et comme ivre de joie, a ce nouveau baptême,
L’orbe de l’infini tournoyant sur lui-même,
Chante et fait ondoyer sa ceinture de feu,
Zodiaque éternel plein des signes de Dieu.