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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/52

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science humaine, il remplaçait le savoir par la croyance, il disait comme l’Évangile : Dieu est en vous !

Daniel expliquait les songes, et sans doute vous riez de Daniel ! Cassini a été plus sérieux : il s’est servi des cycles du prophète, pour faire faire un pas immense à l’astronomie transcendante !

Prenez garde, notre siècle est étroit, mais il y a place pour Dieu, et les recherches mêmes d’une érudition impie ne font souvent qu’agrandir cette place : je n’en voudrais pour preuve que le fameux livre de Dupuis sur l’Origine de tous les cultes. Dupuis croit anéantir la religion en s’efforçant d’en retrouver quelques traces sous les allégories du génie antique : le bélier d’Ammon discrédite à ses yeux l’agneau de Bethléem ; la blessure d’Adonis ôte pour lui toute sa valeur au sang du Calvaire ; la boîte de Pandore l’empêche de diviniser l’espérance ; la couleuvre de Zoroastre l’empêche de croire au serpent de Moïse. Il s’étonne que Madeleine ose pleurer, après les femmes de Byblos ; il ne veut pas que la Rome de Saint-Pierre ait des religieuses, parce que la Rome des Césars avait des vestales ; il signale les plus légers rapports de notre culte avec les cultes qui l’ont précédé, il confronte l’église avec tous les temples ; il poursuit partout le plagiat divin. Certes, il connaissait bien mal l’esprit du christianisme, cette science de l’expiation, cette espérance qui fait de la tombe le berceau du ciel,