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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/56

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l’objet, le moi et le non-moi, cherchent à s’anéantir réciproquement : entre ces deux irréconciliables lutteurs, c’est à qui restera seul maître sar le champ de bataille de l’idéal.

À côté de ces magnifiques et quelquefois dangereuses théories, qu’on pourrait appeler le mysticisme de l’intelligence, se développe, chez quelques écrivains contemporains, le mysticisme du Cœur : Ici le philosophe se change en inspiré ; le démon de Soeràte cherche à s’élever aux contemplations de Sainte-Thérèse ; les prodiges de la science font place au » miracles de la prière ; au Dieu-Univers de Schelling succèdent ; les mondes merveilleux de Swedenborg ; aux nombres harmoniques de Kepler, les nombres mystiques des adeptes de M. de Saint-Martin.

Ces théosophes admettent le pouvoir sans limite de la foi religieuse et croient retrouver des emblèmes surnaturels dans tous les phénomènes de la création. Ils s’emparent des célèbres expériences de Cladni sur les vibrations sonores, pour montrer comment le nombre et le mouvement réunis peuvent enfanter la forme ; ils considèrent la lumière comme un intermédiaire entre la matière et l’esprit ; ils expliquent les phénomènes de la folie et ceux du somnambulisme naturel dont personne ne doute, par des concentrations phosphoriques qui ont lieu dans l’organe Cérébral divisé en sept lobes mystérieux ; ils s’appuient sur