Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/65

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LE CIEL.


Comme un fleuve tari ce monde était passé.
De son grand univers dans l’infini lancé,
Dieu venait d’enlever la merveille éclatante,
Comme d’un camp nomade on enlève la tente.
Il ne restait plus rien que le ciel et l’enfer.
Et l’ange du chaos, de son trône de fer,
Séparait, entouré de visions funèbres,
Le divin Paradis du séjour des ténèbres.

*


Sous le regard divin l’horizon des élus,
Éden resplendissant qu’Eve ne perdra plus,
Ouvre sa blanche fête à l’âme en paix ravie ;
L’amour et non le temps y mesure la vie ;
De ce doux nom d’amour Dieu daigne s’y nommer ;
Car l’absence du ciel, c’est de ne pas aimer.
Le cœur des séraphins que cet amour embrase,
Devient lui-même un ciel d’innocence et d’extase ;