Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/64

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Il cherche son soleil ; mais, d’ombres tout chargé,
Sur un écueil des cieux le soleil naufragé
A perdu, comme lui, son lumineux empire
Son disque défaillant dans le nuage expire ;
Et l’ouragan, vainqueur de son triste flambeau,
Engloutit l’aigle et l’astre en un même tombeau.

Et moi, moi, je vis choir de la nue enflammée,
Par les feux du tonnerre à moitié consumée,
Une plume de l’aigle, et comme l’inspiré
De Pathmos, je voulus que ce débris sacré
Me servit à tracer, puissant et prophétique,
Les récits étoilés de mon drame mystique.
Viens aux mains du poète, devant son autel,
Changer ton vol d’un jour contre un vol immortel !
Notre pâle soleil te dorait de sa flamme,
Nous allons traverser tous les soleils de l’âme ;
Et tenter un orage en nos vivants chemins,
Plus profond que celui qui te jette en mes mains ;
Et peut-être, avec moi, qu’à son souffle ployée,
Une seconde fois tu seras foudroyée.
Viens ! viens ! Dante suivait, d’un sceau brûlant marqué,
Le laurier radieux du poète évoqué ;
Nous, soyons attentifs à la voie infinie
Qui fait du cœur de l’homme un temple d’harmonie.