Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/69

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Sa perle virginale y garde sa blancheur,
Sans avoir, pour briller, attendu le plongeur.
L’esprit n’y flotte plus au vent de nos systèmes ;
Les lourds manteaux de plomb de nos préjugés blêmes
Ne nous y pressent plus de leur poids accablant,
Et nul astre ne manque au bel horizon blanc.
Et la pensée enfin, loin de tout esclavage,
Comme un condor aveugle aux- fils de son grillage,
Ne vient plus se heurter aux réseaux épineux
Dont le doute autour d’elle avait tissai les nœuds.

Dans l’Éden jamais de nuages,
Jamais les erreurs de l’espoir !
On voit tout en Dieu !… Les images
Brillent de l’éclat du miroir.
Ici-bas, souvent tout se voile :
L’amour s’éteint sous un adieu,
Le calme peut perdre une voile,
Une fleur nous cache une étoile,
La jeunesse nous cache Dieu.

L’arbre du baume, autour de l’ange,
S’exhale en longs flots vaporeux ;
Comme de l’Indus et du Gange
Se parfument lés-bords heureux,
Quand Delhi, rêveuse, s’admire
Aux ondes des lacs azurés ;
Et que la molle Cachemyre
Trempe dans l’encens et la myrrhe
L’aile de ses songes dorés.

Les Séraphins, troupe inspirée,