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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/73

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Couche embaumée où dort le soleil rédempteur,
Gerbe de pur froment, et de lis entourée,
Vigne dont chaque larme est une perle ambrée,
Colombe se baignant dans un torrent de feu,
Myrte ombrageant l’amour, quand l’amour vit en Dieu,
Rose ouvrant son calice à l’âme fugitive,
Cloître sanctifié de la pudeur native,
Montagne de rubis d’où le jour se répand,
Phare que sur ses flots l’éternité suspend !
O Reine !!! tes clartés jamais ne se tarissent,
Tous les dons de ton fils entre tes mains fleurissent ;
Les plus beaux des élus accourent à la fois,
Pour prendre à tes genoux un ordre de ta voix ;
Et ton sourire glisse à travers leurs phalanges,
Comme un rayon d’amour sur la blancheur des anges.
Mais, quand s’ouvre pour tous l’Éden illimité,
Qui consoleras-tu dans la félicité ?
Et sur qui tomberont tes trésors de puissance,
Où tu n’as qu’à bénir ? la paix et l’innocence ?

Quand la terre existait, tes regards attentifs
Suivaient les pas errants de tes fds adoptifs ;
Et, bien loin des concerts de la céleste voûte,
Tu comptais, avec nous, les soupirs de la route,
Et tu nous envoyais l’ange des charités,
Lui disant : — « Va, descends vers les cœurs attristés ;
« Prends pour eux nies trésors de vie et de lumière,
« Tu n’épuiseras pas la pitié de leur mère.
« Va !… pour les consoler nous prierons tous les deux ;
« Je serai près de toi, quand tu seras près d’eux.
« Sur la mer écumante, à l’heure des naufrages,
« Jette, pour les calmer, mon doux nom aux orages ;