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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/77

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Jette aux échos du ciel la sonore merveille ;
Ou, mourant de langueur, de ses accords changés
Traîne en soupirs plaintifs les refrains prolongés.

« Dors, mon petit enfant ! l’arbre qui t’environne
« Ouvre toutes ses fleurs dans l’air, pour ta couronne !
« L’aurore a des rayons plus doux que ceux du soir.
« Dors ! tes yeux bleus demain s’ouvriront pour me voir ; ;
« Demain viendra le jour ; mais mon âme en prière
« Dans ton regard aimé cherchera la lumière.
« Silence, flots légers ! oiseaux, chantez plus bas !
« J’écoute mon enfant qui ne me parle pas. » -

Ainsi, près d’un berceau, renfermant tout un monde
Que son cœur débordé de tant d’amour inonde,
La jeune Italienne a soupiré ces mots,
Doux trésor de bonheur de sa tendresse éclos ;
Mais ce n’est qu’une image incertaine, éphémère,
De l’extase des cieux dans le sein d’une mère.

*


Tout ce qui nous charma dans ce grand univers :
Les clairs de lune, amis des larges gazons verts,
Les belles oasis dans le désert assises,
Les frais enchantements des aubes indécises,
Les feux du colibri, les blancheurs de l’eider,
Nos papillons dorés tissus de moire et d’air,
La riche chrysalide et sa soyeuse toile,
Et l’insecte amoureux dont mai fait une étoile,
Les notes de l’oiseau, villageoise chanson,
En concert odorant changeant chaque buisson,