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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/89

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Harpes d’Éden, chantez le bonheur immortel !
Une extase de feu monte de chaque autel,
Et les sept cieux, brûlant autour du divin maître,
Sont un temple d’hymen dont lui-même est le prêtre.
Mais parmi ces élus, ces trônes, ces ardeurs,
Qui du chaste anneau d’or échangent les splendeurs,
Sous la belle lumière amoureuse et flottante,
Des mystiques palais une jeune habitante,
Une seule, rêvant, priant, aimant à part,
Ne laissant pas son cœur, vivre sous un regard ;
Au doux frémissement des ailes balancées,
D’impossibles désirs attristant ses pensées ;
Regrettant dans le ciel l’air de l’exil natal,
N’avait jamais cherché dans les bois de santal,
Sur quel bel habitant du glorieux empire
Elle reposerait son éternel sourire.
Cette sainte, c’était la blanche Sémida ;
Vierge qu’avec orgueil le monde regarda,
Quand le monde, déjà se penchant vers son terme,
De la vie en son cœur sentait mourir le germe.
Dernier enchantement de la terre, et pareil
A celui qu’adorait la terre à son réveil.