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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/98

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pécheresse,
Ouvrit ses larges bras de sable à ma tendresse,
Et je changeai d’amour ; mon cœur demeura seul,
Ayant autour de lui le désert pour linceul :
Le désert, pour livrer dans ses mansuétudes
Aux eaux de ma douleur ses vastes solitudes ;
Pour être ma famille et pour coller, vingt ans,
Sur le même rocher mes genoux pénitents :
Le désert, pour blanchir de tristesse et de cendre
Mes cheveux qu’à mes pieds l’orgueil faisait descendre ;
Le désert, pour user de remords en remord
Sous ma lèvre amoureuse une tête de mort !


SÉMIDA.


O ma sœur !!!


MADELEINE.


Mais toi, toi qu’un rêve obscur tourmente ;
D’un souvenir d’exil mélancolique amante ;
Pécheresse du ciel, quel remords attester !
Auras-tu mon cercueil pour te ressusciter ?
Où rencontreras-tu dans la gloire absolue,
Une tête de mort pour tes baisers d’élue ?


SÉMIDA.


Oh ! viens prier pour moi !


MADELEINE.


Non, nous ne prions pas
Entre élus l’un pour l’autre !


SÉMIDA.


Oh ! viens guide