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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/120

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

qu’on croirait, avec AnisrorTe (1), que, pour mériter le nom d’animal, il ne suffit pas d’être animé, mais qu’il faut encore jouir de la sensibilité (xisônrixèv), on reconnaîtrait que mème les plantes ne sont pas dépourvues de cette propriété. Car nous avons montré, dans l’ouvrage Sur la substance des forces physiques, que les plantes ont la faculté de distinguer les subtances avec lesquelles elles ont de l’affinité, et qui les nourrissent, de celles qui leur sont étrangères et qui leur nuisent ; que, par conséquent, elles attirent les substances qui leur conviennent, rejellent et repoussent celles qui leur sont étrangères. Pour cette raison, PLarox dit que les plantes ont une sensibilité spéciale, car elles distinguent ce qui est en rapport avec elles de ce qui ne leur convient pas (2). Aussi PLaron déclare t-il que des trois espèces d’âmes, la troisième espèce, la concupiscible (ray érudvunrxév), esl la même dans les animaux el dans les plantes. Placée, chez les premiers, entre le diaphragme et le nombril, dans le foie, elle ne peut avoir ni opinion, ni raison ni intelligence ; toutefois clle procure des sensations agréables et pénibles avec des désirs, et, sans raisonner, elle discerne, comme dans les végétaux, les substances qui conviennent ou ne conviennent pas à la nutrition.

Hippocrate et les HippocraTisTes du siècle de Périclès croyaient en général l’encéphale humide et froid. « L’encéphale est de nature froide et solide » (De l’usage des liquides, $ 2). « Le cerveau est la métropole du froid et du νίδᾳιιθιιΧ, ὁ δὲ ἐγχέφαλος ἐστι μητρόπολις τοῦ ψυχροῦ καὶ τοῦ κολλώδεος (Des chairs, $ 4). « Le cerveau est humide (6 éyxépahos bypés ἐστι) et entouré d’une membrane (p#xyË) humide et épaisse » (Ibid., $ 16). La fonction de la vue est entretenue par l’humidité .qui lui vient de l’encéphale par le canal des petites veines ; si ces veines viennent à se dessécher, la vue s’éteint. Cette humeur est des plus pures. Voici d’ailleurs un texte, qui ne nous renseigne pas seulement sur l’opinion des médecins grecs du v° siècle touchant la nature de l’encéphale, mais aussi sur l’état de leurs connaissances relatives à l’œil. « Quant aux yeux, de petites veines se portent de l’encéphale à la vue par la méninge enveloppante (rat ëç robs ὀφθαλμοὺς φλεδία λεπτὰ ἐς τὴν ἔψιν ἐκ τοῦ ἐγκέφαλου δ.Χτῆς μήνιγγος τῆς περιεχούσης φέρονται)» ces petites veines nourrissent la vue par l’humidité la plus pure provenant de l’encéphale : on se mire dans les yeux. » (Des lieux dans l’homme). Dans le traité des Chairs, $ 17, on lit aussi : « La vision est ainsi : une veine (oxé}) partie de la membrane du cerveau se rend à chaque œil au travers de l’os. » Il n’est point douteux pour nous que ces « veines » soient les nerfs (1) De part. anim., WI, 1v. De an. gener.. I, 11. De juv. et δεη6οΙ., Ἱ. τὰ γὰρ φυτὰ ζῇ μέν, οὐκ ἔχει δ̓ αἴσθησιν, τῷ δ̓ αἰσθάνεσθαι τὸ ζῷου πρὸς τὸ μὴ ζῷον διορίζομεν. (2) Δέδειχται γὰρ ἡμῖν ἐν τοῖς περὶ [οὐσίας] τῶν φυσικῶν δυνάμεων ὑπομνήμασι, γνω- ριστικὴν δύναμιν ἔγειν αὐτὰ τῶν τ̓ οἰκείων οὐσιῶν, ὑφ̓ ὧν τρέφεται, τῶν τ’ ἀλλοτρίων, ὑφ̓ ὧν βλάπτεται καὶ διὰ τοῦτο τὰς μὲν οἰχείας ἕλχειν, τὰς δ̓ ἀλλοτρίας ἀποστρέφεσθαι χαὶ ἀπωθεῖσθαι, καὶ διὰ τοῦτ̓ οὖν ὁ Πλάτων εἶπεν αἰσθήσεως γένους ἰδίου μετέχειν τὰ φυτά : τὸ γὰρ οἰχεῖον τε χαὶ ἀλλότριον γνωρίζει.