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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/1394

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

duisent le tableau si frappant du rire et du pleurer spasmodiques(1). On commence à connaître quelques-unes des causes anatomiques de ce phénomène :

une lésion irrilalive ou destruetive des faisceaux nerveux qui,

du cerveau, descendent, par le segment antérieur et le genou de la capsule interne, jusqu’au thalamus, où sont les centres de coordination réflexes des muscles de la mimique, aurait pour effet d’exciter ou de paralyser la production de ces réflexes mimiques, l’écorce du télencéphale ne pouvant plus régler ni adapter ces mouvements d’expression(2). Sous l’influence de stimulations périphériques de la peau ct des organes des sens, étrangères au ton affectif qui accompagne toute représentalion, ces mécanismes réflexes du {halamus entreront donc en jeu, d’une manière fatale, et le rire ou le pleurer, sans cause affective ou morale correspondante, apparaîtra, incoercible, sur la face des malades.

C’est ce qu’a observé MinGazziNt chez le malade Antonini, où une simple réponse à une question, un effort quelconque, faisait éclater des pleurs et des gémissements irréfrénables : il existait un ramollissement bilatéral du noyau lenticulaire ; l’un de ces foyers de ramollissements était précisément situé, à droite, le long du segment antérieur de la capsule interne. Chez Valeri, un ramollissement du putamen et du segment interne du globus pallidus se trouvait à gauche. D’autres constatalions anatomocliniques, moins favorables à première vue à l’hypothèse de Brissauüp, la confirment au contraire, lorsqu’on approfondit l’étude du mécanisme des expressions mimiques, comme l’a fait le savant anatomiste italien. Les mouvements incessants de l’activité mimique de la physionomie, résultant du réveil des images que provoquent l’audition des mots, les souvenirs, la pensée, sont subordonnés à l’intégrité fonctionnelle de la chaîne des neurones destinés à ce délicat mécanisme. Quand la mimique change, du fait d’une excitation sensitive ou sensorielle, c’est que la série des neurones correspondants (visuels, acoustiques, tactiles, etc.) a non seulement transmis cette excitation au centre respectif de perception, mais que le sentiment qui résulte de cette perception a pu être, avec son {on affectif propre (agréable ou douloureux), propagé à son tour, par l’entremise d’une chaine de neurones d’association, jusqu’au centre de coordination des mouvements de la mimique, le {halamus, et, de ce ganglion (1) G. Mixcazzini. Osservasioni cliniche ed anatomiche sulle demenze postapoplettiche. Riv. sperim. di fren., XXIIT (1897), 585, 804.

(2) IL parait prudent à Mixcazzixt de s’abstenir encore de décider si la région où passent les fnisceaux régulaleurs des mouvements de la mimique occupe loul le segment antérieur de ln capsule inlcrne,