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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/1395

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LE RIRE ET LE PLEURER SPASMOD. DANS LA DÉMENCE POSTAPOPLECTIQUE 139 central, par l’intermédiaire d’un autre neurone, jusqu’au noyau bulbaire du facial. Si les neurones d’association, c’est-à-dire es centres corticaur de la vie intellectuelle et morale, cessent d’exercer leur action régulatrice sur le halumus, La mimique dépendra des excilations les plus variées de la sensibilité générale et spéciale. L’oflice des neurones d’association, t’est, en quelque sorte, de juger si le /halamus doit répondre, et dans quelle mesure, à l’excitation. « Ce pouvoir d’inhibition, effet d’une longue el ancienne éducation, implique, comme condition nécessaire, un fonctionnement et un développement parfails des voies associatives inlerhémisphériques. On comprend ainsi pourquoi l’émotivité facile appartient surtout à l’enfant, à la femme, aux vieillards et aux involuants, en un mot, à tous ceux dans lesquels les voies d’assncialion où n’ont pas encore eu le temps de se développer, ou n’ont point atteint une complète évolution, ou ont commencé à s’atrophier. La délicatesse des mécanismes qui servent à inhiber ou à régler les manifestations du plaisir et de la douleur apparait avec évidence dans l’émotivité si caractéristique du stade initial de l’affection d’un grand nombre de déments paralytiques, quoique les altérations de leur cerveau ne consistent encore que dans la disparition d’un petit nombre de fibres d’association. Or plus profondes et diffuses seront les atrophies et les lésions de déficit de l’encéphale, et surtout des hémisphères cérébraux, plus sera gravement atteint, on le conçot, le pouvoir d’inhibition erercée par l’écorce sur les mouvements mimiques de réponse du thalamus. Qu’il se produise maintenant des ramollissements encéphaliques ; comme ceux-ci sont les exposants d’une altération diffuse du cerveau, on comprend que le lien réunissant les diverses chaines de neurones se relâchera d’autant, et que l’action inhibitrice du neurone cortical glosso-facial sur le thalamus en sera rendue difficile. Toute maitrise de la mimique deviendra ensuile impossible si la zone où sont réunis les faisceaux régulateurs des cXpressions mimiques, zone qui serait représentée, selon BrissauD, par le segment antérieur et par le genou de la capsule interne, se ramollit. » Ainsi s’explique l’antithèse apparente existant entre ces deux faits d’observation :

d’une part, la facilité réflexe à pleurer et à gémir, ou le vrai

pleurer spasmodique, qui résulte de ramollissements circonscrits du segment antérieur de la capsule interne, et, d’autre part, l’émotivité, beaucoup moins bruyante, qui est la conséquence de vastes destructions de Pécorce du télencéphale.

Parmi les symplômes connus des affections du thalamus, von Moxarow signale entre autres les phénomènes de la chorée posthémiplégique et les troubles des mouvements d’erpression mimique. Quoique les lésions productrices de ces phénomènes n’aient encore été étudiées que macroscopiquement el que leur lopographie soil incertaine, ils ne laissent pas d’avoir une valeur diagnostique bien établie. Les troubles des mouvements