jours, jusqu’à Soemmering, à Gall et à Flourens, le principe de la localisation des fonctions psychiques, plus inébranlable que jamais, a produit une première végétation d’idées systématiques, sinon encore scientifiques, sur la détermination anatomique du siège des fonctions de la sensibilité et de l’intelligence soit dans les ventricules, soit dans le corps même de l’encéphale. Galien, ne séparant pas la fonction de l’organe, cherche à déterminer, dans les différentes régions du cerveau, le siège des principales fonctions du système nerveux central, dont les propriétés servent à définir la nature même de l’âme.
Théorie scientifique des localisations cérébrales. — La première localisation scientifique d’une fonction psychique du cerveau fut celle du langage articulé dans le pied de la troisième circonvolution frontale gauche ; elle date de 1861, et dérive de l’observation clinique et de l’anatomie pathologique de l’aphémie. Paul Broca vit très bien, comme l’avait pressenti Bouillaud que, de la réalité démontrée de cette première localisation, dépendait la vérité du principe général des localisations fonctionnelles du cerveau, considéré, non plus comme un organe unique, fonctionnellement homogène (Flourens, Gratiolet), mais comme un groupe ou une fédération d’organes, dont la diversité et le siège distinct correspondent à l’hétérogénéité et à l’indépendance des fonctions de l’écorce du cerveau antérieur. Dès 1861, « le principe des localisations cérébrales » paraît à Paul Broca fondé et à jamais établi sur « l’anatomie, la physiologie et la pathologie cérébrales ». Quant à la théorie actuelle des localisations cérébrales, telle qu’elle a été constituée par les travaux de Fritsch et Hitzig, David Ferrier, Hermann Munk, Luciani, Charcot, Exner, elle est née de la découverte de l’excitabilité de la substance cérébrale au moyen de l’électricité ; elle date de 1870, et relève surtout de l’expérimentation physiologique et de la méthode anatomo-clinique.
Théorie des neurones. — La connaissance des connexions anatomiques, celle, en particulier, de l’origine et des terminaisons des faisceaux nerveux des différents centres du myélencéphale, voilà la première condition de l’intelligence des fonctions de la moelle, du cervelet et du cerveau. De grands progrès, en ce domaine de l’anatomie, dus à des