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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/25

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PSYCHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE HOMÉRIQUE

riques. C’est parce que l’homme a été d’abord plus particulièrement frappé des manifestations de la vie affective qu’il a situé dans la poitrine, y compris le diaphragme (1), et dans la région du cœur, le désir, l’émotion, les passions et jusqu’à la pensée. Le mot qui sert à nommer le diaphragme, ορήν, désigne beaucoup plus souvent l’intelligence que θυμὸς εἰ ψυχή, expressions qui sont la vivante peinture des symptômes de la vie morale, des passions, qu’accompagnent les modifications du rhythine de la respiration et des battements du cœur. Aussi est-ce le cœur, ἧτερ, xpaôin, x, jamais la tête ni le cerveau, qui est considéré comme lc siège des sensations et des pensées.

Dans Homère, les mots quyñ (psyché, âme), θυμὸς (νίο, esprit), ou gpéves, qui servent généralement à exprimer la vie, désignent aussi le courage, l’ardeur, l’intelligence, les passions, tous les mouvements de l’esprit et des sens. C’est la psyché, l’image (efBuro) toutefois, qui descend aux enfers, qui revient, qu’on interroge. La mère d’Urysse, dans l’Odyssée (xt, 221-222) distingue entre le &yès, qui quitte les « os blancs » et la quyk, qui voltige comme une ombre après la mort. Mais ni les pére, ni le vuès, placés volontiers dans la poitrine, où retentissent les émotions de la vie morale, la joie et la douleur, ne survivent à la mort, fin de tout. La maladie, qui fait dépérir les membres, anéantit la vie (voüsos...... rnxedow... μελέων ëtetketo Ouuov. Odys., XI, 200-201). Et lorsqu’Ulysse, non sans que la pensée (ppeoï) ait précédé l’action, veut saisir la psyché (4uyév) de sa mère défunte, de cette mère qu’il avait laissée vivante en partant pour Ilion, et dont la vue fait couler ses larmes (v. 87), trois fois il est poussé par son désir (@vuds) d’embrasser cette ombre si chère, trois fois « elle s’envole semblable à un ombre ou à un songe ». Ulysse éprouve en son cœur (xnçoi) une douleur aiguë : « Ma mère, pourquoi ne m’’attends-tu pas quand je m’élance pour Le saisir, afin que, mème dans la demeure d’Hadès, nous puissions, tous deux enlacés, nous rassasier de douleur et de larmes ? » Mais ce n’est plus qu’une ombre, un fantôme (eïdwlov) : « Hélas, mon enfant, telle est la condition des humains lorsqu’ils sont morts ; les tendons n’ont plus de chairs ni d’os (où yàp éteoxpuuc te καὶ ὀστέα ἵνες ἔχουσιν) ; la puissance du feu les détruit dès que la vie (Bus) a abandonné les os blancs. » (Odyss,. XI. 204 sq.)

Les blessures du front, de la tempe, aux environs des oreilles, à la région orbitaire, sont presque toutes réputées mortelles : le Gus abandonne les membres et s’échappe. « Dans l’Iiade, l’Odyssée et aussi dans la Batrachomyomachie, iyxéexkes ne signifie jamais autre chose que l’encéphale ou la masse médullaire (cerveau, cervelet et bulbe rachidien), contenue dans les parois du crâne. « Nous donnons, remarque D’AREMBERG, (1) Aursrote, /7. .4., XV, 101. « Tout animal qui a du sang a aussi un cœur (#xoôav) el un diaphragme (ôtä%wua) qu’on appelle φρένες. »