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Page:Soury - Le système nerveux central, 1899.djvu/34

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LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

en effet d’autre emploi, dans la machinerie cosmique, que celle d’un deus ex machina, n’agit que comme une force naturelle. Alors même que le développement du spiritualisme religieux et de la métaphysique eurent préparé les voies à une sorte de panthéisme philosophique, on ne voit pas que, soit l’éternité de la substance du monde, soit l’éternité du monde actuel (ARISTOTE), ait été jamais mise en doute. Une création ex nihilo de l’univers, par un pur esprit, est une idée absolument étrangère à l’entendement d’un Hellène. Ce n’est pas dans le temps qu’AnaxAGoRE plaçait l’organisation de l’univers par l’Intelligence. Le Démiurge de PLaTon façconne une matière qu’il n’a point créée et qui coexiste avec lui de toute éternité. ARISTOTE, qui place le premier moteur au sommet des choses, affirme que ce monde (substance et forme) n’a pas commencé et ne finira jamais. Il en est même résulté que le dogme sémitique de la création a été ébranlé dans l’esprit d’un grand nombre de commentateurs arabes. Toute l’antiquité classique, des physiciens de l’Ionie aux philosophes d’Alexandrie, a donc cru à l’éternité de la substance du monde ou de l’univers actuel. Quant à l’idée de cause finale, au sens aristotélicien du mot, soit dans les organismes vivants, soit dans le reste de la nature, elle est demeurée également aussi étrangère aux physiologues d’Ionie que celle d’un but ou d’un plan de l’univers, d’une volonté réalisée en vue de quelque bien, bref, d’une raison quelconque de la génération et de la destruction périodiques des mondes. Pour TuaLës de Milet, l’élément primordial de l’univers éternel, le principe et la fin des choses, était l’eau, considérée peut-être à différents états de condensation et de raréfaction (1).

(1) Anisrore, Mét., I, 111, 4, 6. ...Oakïs ... ÜGwp... oûtus...rept ts rpwtns aitias. Philosoph. (ΠιρροιΥτε), 1, 1, ἀρχὴν τοῦ παντὸς εἶναι καὶ τέλος τὸ ὕδωρ. Τηλιὲς de Milet serait né, vers 64o avant motre ὁγο, ἆς τες Ρ]ιόπἰοίοηπο (ΏΕρεκυνεο). ἴμος hypothèses qu’a failes Arisrore pour s’expliquer le choix, purement arbitraire, selon lui, de l’eau comme principe des choses, par ThaLës, ne supportent pas l’examen. Nous croyons avoir indiqué la genèse historique de cette doctrine. Peut-être les fossiles marins, les pétrifications d’animaux aqualiques et les coquilles trouvées sur les montagnes ou dans les carrières en exploitation, ont-ils contribué à confirmer les idées de Tuazës sur l’origine du monde ; celle supposition d’UEBERwEG nous semble vraisemblable ; elle est, en lout cas, historiquement établie et fondée sur des textes authentiques pour XÉNOPHANE.

Tapdis qu’il observait, les yeux levés au ciel, les mouvements des corps célestes, TALÈs, raconlait-on, était tombé dans un puits ; une petite servanie, du nom de Thratta, avait en riant et par moquerie fait celle réflexion : Dans son ardeur à connaîlre les choses du ciel, il a ignoré ce qui était devant ses pieds : τὰ ἐν οὐρανῷ προθυμούμενος εἰδέναι, τὰ ἐν ποσὶν οὐκ οἶδεν ("). Parole où la malignité et la suffisance naïve du vulgaire à l’endroit du savant ou du penseur apparaissent sans doute clairement. Mais cet antique apophlegme me semble surtout attester, sous forme de survivance, l’usage où étaient les anciens physiciens ou astronomes d’observer les astres au fond des puils ou des trous, usage dont parle encore ARISTOTE, ainsi qu’on le verra lorsqu’il sera question ici de sa théorie des luncttes. Celle remarque a sans doute, je suppose, élé déjà faite par d’autres avant nous. (5) Huwpoivre, Refut., 1, v.