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Page:Souvenirs d'enfance de Sophie Kovalewsky.djvu/15

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viii
avant-propos

préocupations trop personnelles pour que leur liaison n’en souffrît pas. Puis vint la séparation. Sophie resta à Stockholm, où elle devait mourir quelques mois après (en février 1891) ; Anna-Charlotte réalisa un beau rêve, et quitta la Suède pour se fixer à Naples.

Pendant un séjour qu’elle fit en Italie, elle y avait rencontré un jeune mathématicien très distingué, appartenant à l’aristocratie italienne. Une profonde et mutuelle sympathie leur donna la force de vaincre des préjugés de caste et de religion, et l’opposition de leurs familles, que la situation spéciale d’Anna-Charlotte rendait explicable. Son premier mariage en effet, bien que nul de fait, subsistait encore légalement ; le divorce protestant fut obtenu sans difficulté, grâce au consentement de M. Edgren, mais l’annulation du mariage par la Cour Pontificale souleva plus d’obstacles, et ce ne fut qu’en mai 1890 que l’union d’Anna-Charlotte avec le duc de Cajanello reçut enfin sa consécration.

Quelques mois après, la nouvelle imprévue de la mort de Sophie vint frapper la duchesse d’un coup terrible. La pensée de remplir une promesse faite au temps de leur intimité lui apparut comme un devoir, elle-même l’explique dans la courte préface qui précède la Biographie. Peut-être le