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avant-propos

refroidissement des dernières années lui fit-il considérer ce devoir comme plus impérieux encore, et rien ne l’arrêta dans l’accomplissement de sa tâche, pas même l’événement qui mit le comble à son bonheur, la naissance d’un fils.

À peine les dernières épreuves de la Biographie étaient-elles corrigées, qu’en octobre 1891 la nouvelle de la mort de la duchesse se répandit à Stockholm, mort subite et terrifiante comme l’avait été celle de Sophie ; du moins la part de bonheur refusée à la première disparue avait-elle été largement départie à son amie.

Comme écrivain la duchesse de Cajanello a laissé des drames et des romans, parmi lesquels les Récits de la vie réelle (Ur Lifvet) eurent un succès non discuté, bien que l’esprit d’observation un peu mordant et l’allure indépendante des jugements de l’auteur lui aient suscité parfois quelques inimitiés. Parmi ses drames, l’Actrice, son coup d’essai, fut très applaudi à Stockholm. Les vraies femmes, Comment on fait le bien, d’autres encore, la placent au nombre des meilleurs écrivains de son temps.

Sophie, ou Sonia, diminutif enfantin que ses amis donnaient volontiers à Mme Kovalewsky, a laissé, outre ses Souvenirs d’enfance (en suédois Les sœurs Rajewsky), un roman intitulé en russe