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avaient passé, et, se jetant à leurs genoux, elle leur avoua sa faute.

— Relevez-vous, lui dirent les saints, et sachez vous conformer à la volonté du Créateur.

La pauvre femme aperçut aussitôt son cher enfant qui courait à sa rencontre. Il était droit comme vous, mais ses yeux étaient toujours de travers, parce que Dieu, qui donne tant de grâces, veut que nous sachions du moins modérer nos désirs.

L’Angélus sonnait en ce moment au bourg voisin. Nos voyageurs avaient fait une longue étape depuis le matin. En passant par le hameau, ils virent une maison de bonne apparence dont la porte était entr’ouverte. Une excellente odeur de bouillie d’avoine vint leur rappeler qu’ils n’avaient pas dîné et exciter leur appétit. Une douzaine de personnes se trouvaient réunies dans la maison à propos de fiançailles. Les deux saints entrèrent en souhaitant bonheur et santé aux bons chrétiens qui devaient se trouver là.

— Merci, dit la fermière… car pour bons chrétiens nous le sommes tous et le serons toujours.

S’il plaît à Dieu, murmura saint Thomas.

— Oh ! pour cela, il n’y a aucune crainte, fit une jeune fille en riant.