Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/158

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— C’est fait ! Quel excellent déjeuner demain matin.

— Pourvu que vous ne vous soyez pas trompé dans votre précipitation ! lui dit la géante.

— Comment voulez-vous que je me sois trompé ? Je sais bien distinguer un bonnet rouge d’un bonnet blanc, peut-être.

Puis ils s’endormirent tranquillement.

Quant à Allanic et à Fistilou, aussitôt que le géant fut sorti de leur chambre, ils descendirent dans le jardin, à l’aide de leurs draps de lits, et se donnèrent de l’air !

Le lendemain matin, Goulaffre fit se lever sa femme de bonne heure pour lui préparer son déjeuner. Mais quand celle-ci arriva dans la cuisine et qu’elle reconnut ses filles, elle se mit à pousser des cris à faire trembler le château. Goulaffre accourut, en l’entendant, et joignit ses cris et ses beuglements à ceux de sa femme. Il courut à la chambre de ses filles, croyant y trouver encore ses deux hôtes. Mais il n’y trouva qu’un papier sur lequel il y avait écrit (Fistilou savait lire et écrire un peu) : « Fistilou et son ami Allanic remercient le géant Goulaffre pour l’hospitalité qu’il leur a accordée, et lui promettent de revenir le voir. »

Le géant, rugissant de colère, prit alors ses bottes de sept lieues et se mit à la poursuite des fugitifs. Ceux-ci étaient déjà loin du château ; mais Goulaffre les eut bientôt atteints. Voyant