poivre, dans votre grande marmite, puis vous ferez bon feu dessous. Je vous le répète, vous aurez là un mets à vous en lécher les doigts pendant vingt-quatre heures.
— Tu as, ma foi, raison ; cela doit être bien bon, et je suis résolu à faire comme tu dis.
Le géant mit donc Allanic dans un sac, puis il alla au bois déraciner un hêtre, pour le battre.
Dès qu’il fut sorti, Allanic se mit à crier de toutes ses forces, pour appeler du secours. La femme du géant accourut.
— Qui est là ? qui crie de la sorte ? demanda-t-elle.
— Hélas ! ma bonne dame, un pauvre homme qui n’a jamais fait de mal à personne.
— Qui vous a mis dans ce sac ?
— C’est votre mari.
— Et pourquoi ?
— Pour quelques malheureux morceaux de bois sec pris dans la forêt.
— Pourquoi nous voler du bois aussi ?
— Pour cuire des pommes de terre pour le dîner de ma femme et de mes enfants. Je suis si pauvre ! et j’ai six enfants, et rien que mon travail et la charité des bonnes âmes pour toute ressource. Ayez pitié de moi, et de ma pauvre femme et de mes pauvres