Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

enfants qui meurent de faim à la maison ! Aidez-moi à sortir d’ici ; votre mari croira que je me serai évadé de moi-même.

La femme du géant se laissa toucher, et elle délia les cordons du sac. Allanic en sortit, d’un bond, puis il l’y enferma à sa place. Alors, il courut à la chambre du géant, enleva sa cage d’or et partit.

Goulaffre arriva aussitôt avec un arbre déraciné, et il se mit à battre le sac.

— Arrête, malheureux, je suis ta femme ! criait la géante dans le sac.

Mais Goulaffre ne l’écoutait pas et il frappait comme un sourd. Au bout d’une demi-heure, quand il n’entendit plus crier, il ouvrit le sac.

— Ma femme ! s’écria-t-il, en reconnaissant ses vêtements.

Et le voilà de s’arracher les cheveux et de hurler comme une bête sauvage.

Cependant Allanic était arrivé à Paris, avec la cage d’or. Le vieux roi, qui était tout triste et sombre auparavant, redevint gai et joyeux en revoyant sa cage, et il passait des journées entières à contempler cette merveille.

Mais, au bout de quelques mois, sa gaîté s’évanouit encore, peu à peu.