Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/220

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l’appelaient pour l’embrasser (il était si gentil !), et l’entendre prêcher et leur parler de ses études. Souvent, elles le retenaient ainsi toute la journée ! et il n’allait pas à l’école. Le maître vint un jour porter plainte à ses parents, et le pauvre garçon fut fouetté. Il en fut si courroucé, qu’il dit à son père :

— Un jour viendra où vous me laverez les pieds !

Et se tournant vers sa mère :

— Et vous, ma mère, vous me présenterez une serviette pour les essuyer !

À partir de ce moment, son père et sa mère le prirent en haine, et ils ne pouvaient plus le supporter, si bien qu’un jour ils donnèrent l’ordre à un domestique de le conduire dans un bois, pour le mettre à mort, et de leur apporter sa langue sur un plat.

Le domestique ne tua pas l’enfant, mais, au moyen d’une corde, il le suspendit à la branche d’un arbre, les pieds en l’air et la tête en bas. Puis, il tua un chien, qui l’avait suivi dans le bois, et apporta son cœur à ses maîtres sur un plat.

Le pauvre enfant criait à tue-tête. Un carrosse vint à passer en ce moment sur le chemin, qui longeait la lisière du bois, et le cocher fut envoyé pour s’enquérir de la cause de ces cris de détresse. Le cocher détacha Christic de l’arbre, et le mit à terre