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sur ses pieds ; puis, quand il eut raconté l’aventure à ses maîtres, le carrosse se remit en route, et Christic courut après. Des seigneurs et des dames étaient dans le carrosse, et ils chantaient, et riaient en mangeant des pommes, dont ils jetaient la pelure sur le chemin. Christic s’en saisissait aussitôt, et la mangeait, car il avait grand’faim.

— Si vous vouliez bien me donner une pomme, mes beaux seigneurs et mes belles dames, leur dit-il, je sais beaucoup de belles choses, et je vous en conterais, si vous le désirez.

— Vraiment ? dit un des seigneurs.

— Oui, mon beau seigneur.

On lui jeta une pomme, il la croqua aussitôt, puis il dit encore :

— Si vous vouliez bien me laisser monter dans votre carrosse, je vous conterais à discrétion de belles histoires ?

On lui permit de monter dans le carrosse.

— Eh bien ! voyons tes belles histoires, lui dit-on, alors.

— Seriez-vous content, monseigneur, qu’il y eût quelqu’un dans votre maison qui ne dît jamais ni Pater ni noster (aucune prière) ?

— Non, vraiment ; mais je ne pense pas qu’un semblable personnage se trouve dans ma maison.