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dières de nuit invitent les ivrognes à tordre le linge avec elles, et leur brisent les os s’ils ne l’étreignent pas dans le même sens. On méprise le tailleur androgyne, on dit — sauf votre respect — qu’il en faut sept pour faire un homme ; mais on s’en sert dans la vie pour les demandes en mariage, comme l’Alsacien use du Juif pour les ventes de bestiaux, et on le croit un tantinet sorcier. Les autres acteurs sont, d’ordinaire : pour les contes, l’ogre, le géant, le magicien, la fée, le roi, la princesse ; pour les légendes, Jésus-Christ, la sainte Vierge, saint Jean, sans préjudice de l’infortuné saint Pierre à qui l’on fait des niches.


Les lavandières de nuit.

Quant aux talismans, il y en a une grande variété : bâtons qui servent de montures ou renferment des armées, herbes magiques ou louzou, verveine, gui, trèfle à quatre ou cinq feuilles, mèches de cheveux, poils de barbe, sonnettes bénites pour appeler au secours dans les dangers, boules qui roulent indiquant la route à suivre, lances de diamant qui tuent, bassins d’or qui ressuscitent, fleurs qui rient, guêtres de sept lieues, sifflets, baguettes et bien d’autres encore. Tout cela pour aider le héros vers son but,