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LA GROAC’H DE L’ILE DU LOK.

Houarn, qui n’avait jamais rien vu de pareil, s’approcha avec curiosité et entra dans la barque pour mieux la voir ; mais, à peine y eut-il mis le pied, que le cygne eut l’air de s’éveiller ; sa tête sortit de dessous ses plumes, ses larges pattes s’étendirent sur l’eau, et il s’éloigna brusquement du rivage.

Le cygne.

Le jeune homme poussa une exclamation d’effroi ; mais le cygne avança plus vite vers le milieu de l’étang. Houarn voulut se jeter à la nage ; alors l’oiseau enfonça son bec dans les eaux et plongea, en l’entraînant avec lui.

Le Léonard, qui ne pouvait crier sans boire la mauvaise eau de l’étang, fut forcé de se taire et parvint ainsi à la demeure de la Groac’h.