Page:Souvestre - Le Monde tel qu’il sera, 1846.djvu/115

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Une pauvre femme qu’elle avait employée quelquefois vint à mourir, laissant un fils presque idiot. Mademoiselle Romain l’accueillit d’abord, pour qu’il ne vît point clouer le cercueil de sa mère ; mais, le lendemain, quand elle pensa qu’il fallait le conduire à l’hospice, le cœur lui manqua. L’enfant avait déjà choisi sa place près du foyer, il tenait sa tête appuyée sur les genoux du paralytique, et souriait en regardant celle qui l’avait recueilli.

Le paralytique et l’idiot

Le paralytique et l’idiot.

— Il eût pu être mon frère ! pensa-t-elle, attendrie.

Et regardant encore ces deux infortunés, que Dieu semblait lui offrir réunis à dessein, elle ajouta dans sa pensée.

— C’est mon frère !

Et l’enfant ne la quitta plus.