$XI.
En sortant, Maurice rencontra M. Philadelphe le Doux qui le cherchait. Il venait de se rappeler que c’était l’heure de sa visite aux prisons, et voulut y conduire le jeune homme.
La maison de détention de Sans-Pair, bâtie derrière le palais de justice, était composée de deux établissements distincts, et soumis à des systèmes contraires.
Le premier dans lequel M. le Doux entra, portait le nom de Logis des Trappistes, et la tristesse de son aspect justifiait complètement ce nom.
On n’y apercevait aucune fenêtre, tous les jours ayant été ménagés sur les cours intérieures. Le pavage de bois qui l’entourait assourdissait les moindres rumeurs, et l’enveloppait, pour ainsi dire, d’un silence sinistre. La porte d’entrée, elle-même, glissait sans bruit sur des rails polis, et les tapis épais des corridors éteignaient le retentissement des pas. Les murs étaient matelassés de manière à intercepter tous les sons, les portes garnies de triples nattes, et une inscription, qui reparaissait à chaque détour, avertissait les visiteurs de parler bas.