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ties de gluten, de vingt parties de sucre et de quarante parties d’eau ; le tout composant une mixtion connue sous le nom de supra-lacto-gune ou lait de femme perfectionné. Une expérience sans réplique a, du reste, prouvé l’excellence de ce breuvage : c’est que tous les nouveau-nés qui refusent d’en boire, et ils sont nombreux, tombent, par suite, dans la langueur, et meurent infailliblement au bout de deux ou trois jours. Quant aux procédés employés pour la distribution du supra-lacto-gune, vous allez pouvoir en juger vous-mêmes. »

À ces mots, M. Atout ouvrit une porte, et les visiteurs se trouvèrent dans la salle des allaitements.

C’était une immense galerie, garnie aux deux côtés d’espèces de planches à bouteilles, sur lesquelles les enfants étaient assis côte à côte. Chacun d’eux avait devant lui son numéro d’ordre et le biberon breveté qui lui tenait lieu de mère. Une pompe à vapeur, placée au fond de la salle, faisait monter le supra-lacto-gune vers des conduits qui le partageaient ensuite entre les nourrissons. L’allaitement commençait et finissait à heure fixe, ce qui donnait aux enfants l’habitude de la régularité. Tous devaient avoir un même appétit et un même estomac, sous peine de jeûne ou d’indigestion ; on eût pu inscrire à l’entrée de la salle comme sur les portes républicaines de 1793 :

L’Égalité ou la Mort.

M. Atout fit admirer à ses compagnons tous les détails de cet établissement modèle, auquel on devait, selon son heureuse expression, l’anéantissement des superstitions maternelles. Il prouva qu’en employant les machines, on avait réalisé, sur chaque nourrisson, un