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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 1), 1836.djvu/141

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la bretagne et les bretons.

le ciel de Dieu sur votre tête, avec son beau et clair soleil ; le parler haut et rieur des paysannes, les vêtemens de bure, les mains brunies dans vos mains ! Et quel moyen alors que l’âme s’accroupisse sur de sales pensées ! Tout est si vaste, si serein autour de vous ! tout sent la présence de Dieu ; tout est saint de l’innocente joie qui vous environne.

Nous nous étions assis pour regarder la danse des Taulésiens : je m’amusais à suivre des yeux des enfans qui tenaient à la main de longues branches d’ajonc fleuri aux épines desquelles ils avaient fixé, selon l’usage du pays, de petites marguerites des champs, et je pensais en moi-même à ce symbole charmant qui, selon l’expression d’un poète breton, représentait la fleur de l’amour entée sur les épines de la douleur, lorsqu’il