rée de deux légendaires, Geoffroi de Montmouth, et l’auteur de la Vie de saint Gueznou. Ces deux auteurs prétendent, et Le Baud d’après eux, que lorsque Conan Meriadec débarqua en Armorique avec les Bretons insulaires, il tua tous les habitans du pays et ne conserva que les femmes, qu’il maria à ses soldats, après leur avoir fait préalablement arracher la langue, afin qu’elles n’apprissent pas leur langage aux enfans qui naîtraient d’elles. Ce fait, s’il était vrai, prouverait effectivement que le celtique parlé en Armorique était, à cette époque, différent de celui parlé dans la Grande-Bretagne. Mais l’absurdité même du récit le réfute suffisamment. Qui peut, en effet, prendre au sérieux cette destruction de tous les hommes de l’Armorique, et cette mutilation atroce exercée sur toutes les femmes ! C’est là un conte à ranger à côté du massacre de
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